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INFOLETTRE
Mai - Juin 2023
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Un monument du cinéma québécois
nous a quittés

Le départ de ce monument du cinéma québécois qu'est Michel Côté, et le concert d'éloges qui s'en est suivi, nous aura démontré à quel point ce comédien était plus grand que nature et à quel point il aura compté dans la vie culturelle et sociale des Québécois.

On a abondamment souligné la filmographie exceptionnelle de Michel Côté, sa grande polyvalence de comédien lui permettant de briller autant dans la grande comédie populaire (Cruising Bar,De père en flic, Le sens de l'humour) que dans des rôles plus dramatiques (C.R.A.Z.Y.,Omertà ou Piché : entre ciel et terre).

Ce qui n'a pas du tout été évoqué pour parler de la carrière cinématographique de Michel Côté, c'est son engagement auprès des cinéastes débutants, alors qu'il a tenu plusieurs premiers rôles dans des premiers longs métrages, dont certains sans grands moyens. On pense à Moody Beach de Richard Roy, Sur le seuil d'Éric Tessier, Ma fille, mon ange d'Alexis Durand-Brault, et à deux thrillers produits avec un famélique budget de 1 million de dollars : Liste noire de Jean-Marc Vallée et Erreur sur la personne de Gilles Noël.

De tous ces films, ce dernier est sans doute le plus méconnu et le plus énigmatique. Restauré par Éléphant en 2020, le film sera présenté le 13 juin à la Cinémathèque québécoise pour rendre hommage à Michel Côté, et permettre au public de découvrir une autre formidable performance du grand comédien dans un film qui, bien qu'accueilli très favorablement par la critique à sa sortie en 1996, n'avait attiré en salles que 25 000 spectateurs à sa sortie (Liste noire, sorti quelques mois plus tôt, en comptait plus de 200 000).

Produit par Michel Brault et sa fille Anouk, Erreur sur la personne est un thriller psychologique écrit et réalisé par Gilles Noël, dans lequel un policier meurtri (Michel Côté) se colletaille à une jeune femme intrigante et kleptomane (Macha Grenon). À la sortie du film, Michel Côté confiait que «Erreur sur la personne commence comme une intrigue policière, mais il prend bientôt de l'altitude, un autre rythme, verse dans le drame psychologique, fouille le passé des héros… On peut même y trouver des éléments de fable. Personnellement, j'aime beaucoup la façon dont mon personnage évolue.» Dans sa critique du film, Odile Tremblay écrivait dans Le Devoir du 10 février 1996 : «Michel Côté, acteur doté d'un vrai charisme, est vraiment bien et le rôle lui permet d'explorer des zones plus fines (…). Ici sa sensibilité peut se déployer dans un registre subtil qui le renouvelle.» 

Quant à cet engagement envers des premiers films et des œuvres moins populaires et plus fauchées dont nous parlions plus haut, peut-être s'éclaire-t-il par ces mots de Michel Côté à propos du film, cité dans un article de La Presse du 3 février 1996 : «C'est important qu'on continue à faire des films comme (Erreur sur la personne), avec les moyens du bord. Sinon, avec la menace du bulldozer américain, veux, veux pas, on risque, même nous les acteurs, de finir par perdre le goût des œuvres personnalisées.»


Entrevue de fond avec Michel Côté (2020)

L'acteur Michel Côté raconte son parcours et nous parle de son intérêt pour les rôles de composition, de son désir de diversifier ses rôles, de ses personnages préférés, de son amour de la comédie et du défi qu'il s'est donné au cours de sa carrière.

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Erreur sur la personne

(GIlles Noël, 1995)

Après avoir été blessé à l'oreille par une balle lors d'une opération, un policier devant utiliser un appareil externe pour compenser son ouïe déficiente est chargé d'enquêter sur des vols de cartes de crédit commis par une femme mystérieuse. Après avoir identifié cette dernière, il se met à l'épier afin de découvrir ses motifs. Un thriller original qui suit deux êtres hantés par les blessures du passé.

13 juin - Cinémathèque québécoise
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Les images de Pierre Mignot

«Le travail d'un directeur photo, c'est de mettre en images ce qu'il y a derrière la tête d'un réalisateur.» - Pierre Mignot.

Sans contredit, Pierre Mignot est un des directeurs de la photographie les plus estimés et productifs du cinéma québécois. Au cours de sa carrière, il a travaillé avec les plus grands réalisateurs d'ici et d'ailleurs et a remporté de nombreux prix pour son travail. Il est aussi intéressant de souligner qu'il a fait la photo et contribué à sa façon au succès de deux films où Michel Côté brille dans ses rôles les plus emblématiques : Cruising bar et C.R.A.Z.Y.

Éléphant a récemment eu le plaisir de le rencontrer pour une grande entrevue au cours de laquelle il nous a parlé du parcours qui l'a amené à exercer ce métier, de ses influences et des tournages qui l'ont marqué. 

La passion de Pierre Mignot pour les images remonte à l'enfance. Originaire de la Petite-Italie à Montréal, il affirme avoir eu la piqûre du cinéma vers l'âge de 12-13 ans, un jour de pluie, lorsqu'un ami l'a invité chez lui pour voir son grand frère imprimer et développer des photos. Dans une petite salle de bains, parmi l'agrandisseur posé sur le bol de toilette et les bains placés dans le bain, il a vu pour la première fois une photo apparaître à travers le révélateur et a su que c'était ce qu'il voulait faire plus tard. 

Pierre Mignot n'a pas fait d'école de cinéma. Il a plutôt fait l'école de la vie et a, selon ses propres mots, appris sur le tas. Il s'est retrouvé sur son premier plateau de tournage en remplaçant un ami malade qui était photographe de plateau pour le premier long métrage de Jean-Claude Lord, Délivrez-nous du mal.

Prenant son courage à deux mains, il a ensuite proposé ses services à Michel Brault, qui l'a engagé comme assistant monteur sur le tournage de Entre la mer et l'eau douce et avec qui il a travaillé sur quelques films. Pendant des années, Pierre Mignot a ainsi exercé tous les métiers qui touchaient à la caméra. Il a longtemps travaillé au sein de l'ONF avec un intérêt marqué pour le documentaire et affirme avoir beaucoup appris auprès de Bernard Gosselin, qui parvenait à de très beaux éclairages avec peu de moyens. S'il est heureux d'avoir connu une belle carrière en fiction, il regrette cependant que son succès ait signé la fin de son travail en documentaire, puisqu'il juge que les directeurs photo sont rapidement catalogués dans l'une ou l'autre catégorie. 

C'est avec J.A. Martin photographe (1977), de Jean Beaudin, que sa carrière en tant que directeur photo en fiction a réellement pris son envol. Le film a été présenté à Cannes, où Monique Mercure a reçu le prix d'interprétation ex-aequo avec Shelley Duval, vedette du film 3 Women de Robert Altman. Le célèbre réalisateur américain, qui a vu le film, contactera Pierre Mignot plus tard pour lui demander de collaborer avec lui. Pierre Mignot nous décrit la complicité que les deux ont développée et la nature du travail qu'il effectuait pour lui au cours de leurs nombreuses collaborations.

C'est d'ailleurs la complicité avec certains réalisateurs, qu'il privilégie, qui lui feront tourner plusieurs films avec Jean Beaudin, André Melançon, Léa Pool et Robert Ménard.

Au cours de cette entrevue, le directeur photo nous parle de certains tournages marquants qui ont suivi, notamment Maria Chapdelaine (Gilles Carle), Cruising Bar (Robert Ménard),  C.R.A.Z.Y. (Jean-Marc Vallée) et Un dimanche à Kigali ((Robert Favreau). 

Tout en parcourant sa filmographie, il nous parle des méthodes de travail qu'il a développées, du lien particulier qui existe entre le directeur photo et les acteurs et de l'importance d'une bonne collaboration avec la direction artistique d'une production. 

Pierre Mignot conclut avec ces belles paroles : «J'ai eu une belle carrière et j'ai été chanceux. 99% du temps j'ai tout le temps eu du plaisir sur un plateau de tournage. J'ai tout le temps été heureux, j'étais content d'arriver sur un plateau de tournage le matin et d'éclairer, de tourner, d'avoir l'œil dans la caméra. Ça a été ça mon grand plaisir dans la vie. Tourner. D'ailleurs, je dis tout le temps aux jeunes, ceux qui commencent pis qui me demandent c'est quoi qu'ils devraient faire, je leur dis : «tourner»!

Une grande entrevue des plus fascinantes à ne pas manquer sur notre site web.
Trois films mis en images par Pierre Mignot à voir ou revoir

J.A. Martin photographe
(Jean Beaudin, 1977)


Au début du siècle, une femme, mère de famille, accompagne son mari photographe lors d'une tournée en province qui marque une étape dans la redécouverte des liens qui les unissent.


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Maria Chapdelaine
(Gilles Carle, 1983)


Nous sommes à Péribonka au début du XXe siècle. Maria Chapdelaine est promise en mariage à Eutrope Gagnon, mais son coeur préfère Francois Paradis, l'aventurier. Maria a aussi un troisième soupirant, Lorenzo Surprenant, qui lui hésite à retourner chez lui après l'avoir connue. Pendant l'hiver, Francois meurt en forêt. Plus tard, Maria se résigne et accepte finalement d'épouser son promis, Eutrope.
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Rafales
(André Melançon, 1990)


Suspense centré sur un hold-up suivi d'une prise d'otage, la veille de Noël, au coeur d'une tempête de neige. «La neige est un personnage : c'est elle qui empêche tout le monde d'avancer, qui tient les gens prisonniers des lieux et en fait les otages d'eux-mêmes et des autres.» (André Melançon).

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À venir
Projection
Cinémathèque québécoise
Pas de vacances pour les idoles
15 août 2023
Fiche du film
Sortie
Vidéotron / Apple TV
Sous-sol
Septembre 2023   
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